extrait de « Un instant, seulement »  © Les Adex 2001
Joëlle LECLERCQ 

Oppression 

Dans l’armoire verrouillée,
j’ai laissé mon sac à main.
Je me sens bien dépouillée.
Sans lui, je ne suis plus rien.

On m’a ouvert quatre portes,
Les clés les ont refermées.
Je ne sortirai en sorte
que si quelqu’un le permet.

Je suis soudain bien peureuse,
je ne peux plus m’en aller,
ni fuir comme une voleuse
puisque je n’ai pas les clés.

Et leur tintement m’oppresse,
mon calme s’est retiré.
Vite que ma mission cesse,
que je puisse respirer !

Je suis une libre femme
qui va voir un prisonnier.
Qu’adviendrait-il de mon âme
si j’avais les poings liés ?