extrait de « Folle Avoine »  © 1998
Anick BAULARD 

PARTIR

Partir, c’est un bateau sans voile ni mâture
Un goéland frileux aux ailes de zéphyr ;
Partir, c’est un sourire au milieu des tortures,
Un éclat de soleil tout au fond du délire.
Partir, c’est comme une île ayant rompu sa chaîne,
Une étoile filante au beau milieu du jour ;
Partir, c’est comme un cri de douleur ou de haine,
Un chant de désespoir, une histoire d’amour.
Partir, c’est une fleur au milieu de l’ordure,
Une rose effeuillée sous les doigts du désir ;
Partir, c’est une vague douce comme un murmure,
Un chemin de silence où le soleil expire.
Partir, c’est oublier que follement je t’aime,
Follement je veux vivre au feu de ton amour ;
Partir, c’est effacer la froideur et la haine,
L’angoisse de la nuit et la fuite des jours.