extrait de « Féminitudes »  © Les Adex 2000
Evelyne Sidibé 

Pour sa fille, le père…

Le père
a toujours le mystère
d’un nom et d’une terre,
une sorte d’aura,
cigare au bord des doigts, sourires et moustaches, tendresse qui se cache…

Le père
est l’arbre de la vie,
l’ombre douce où prospèrent des accords, des envies…
Une autre femme l’aime
qui garde encore en elle
sous ses pâles paupières
ce qui fit notre vie…

Renoncer et grandir,
le regarder vieillir,
devenir peu à peu
le souffle où il respire…

Partir,
le découvrir,
est un voyage lent
une sorte d’élan en arrière,
un fil né hors du temps
solide comme un lierre
sous le vent…