extrait de « de granit et de sable »  © Les Adex 2002
Franck COPPIN 
Sur le talus© Marc Hanniet

Je pouvais rester là, couché sur le talus,
A scruter le zénith, ses myriades d’étoiles,
Me dire que, peut-être, elles n’existent plus,
A continuer pourtant de les voir, virginales,
Ensemencer la nuit de tant d’espoirs déçus
De rêves revenus sans arrière-pensées
Je voulais rester là, cloué sur le talus

Espionner le sommeil des âmes offensées
Le silence à l’envers, un souffle de rosier,
Et la ville à l’entour est tombée en disgrâce
A-t-elle enfin compris ? Inaudible brasier
Qu’on ne respire plus que d’une larme lasse.
Je n’aimais plus pleurer. Couché sur le talus
Je cherchais la fraîcheur de myriades d’étoiles,
Et même si, peut-être, elles n’existent plus…
Je m’amusais encore à les voir virginales.

illustration © Marc Hanniet