« Ça va passer sur l’écume des jours »
C’est curieux les rencontres. La première fois que j’ai croisé sur le papier un texte de Stéphane Casenobe, j’ai été désarçonné, désorienté par ces vers qui s’entrechoquaient, par ces poèmes désarticulés, ces espaces entre les mots. Une présentation qui était pour l’auteur « des rimes pour l’œil »! Et puis il y avait aussi ces majuscules systématiques pour l’ensemble des textes pour « revendiquer une poésie droite, dressée ».
J’étais tellement décontenancé que j’étais presque sûr de ne pas en lire d’autres.
Et pourtant : me voilà sur la page de présentation de son recueil, à me dire que j’ai failli passer à côté d’un poète à l’imaginaire aussi puissant !
Cette poésie qui ne se laisse pas faire, cette poésie coup de poing (« Pas de round d’observation »), a fini par me séduire vraiment.
On oscille dans ce recueil entre lumière et ténèbres, envie obsédante d’écrire et crainte de ne plus pouvoir (« Je sais que je n’en ai pas pour longtemps d’écrire »), entre DIEU et DIABLE, entre la vie à épuiser (« Je veux fumer la vie jusqu’au filtre ») et la peur de ne plus être rien !
Il faut prendre ces poèmes à bras le corps, il faut s’en imprégner, les lire et les relire, les dire à haute voix pour admirer leur musique, les avoir longtemps en bouche et malaxer ces vers jusqu’à les faire vibrer !
Et pour en terminer avec ce préambule je citerai encore l’auteur : « Ecrire jusqu’à en faire du très grand art »
On ne saurait mieux dire après la lecture de « Ça va passer sur l’écume des jours ».
Pierre Crabié
7 € – Frais d’envoi : 1 € le recueil – 2 € à partir de 2
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