
Ghislaine BRICOUT
![]() De ma vie j’ai voulu vivre toutes saisons, en sentant dans ma chair, en sentant sur ma peau, s’écouler tous les jours qui m’ont été donnés ! Mon adolescence, au printemps, a vu se transformer mon corps : poindre mes seins menus, sentir mon cœur chamade éclater à ta vue, s’arrondir mes lèvres sous tes baisers si doux ! |
![]() Tiens ! Les premières rides et la saison d’automne ! Un cheveu égaré blanc, comme un éclair des ultimes chaleurs. On mange à pleines dents ces jours de feuilles rousses, ces jours de table pleine, le cœur au bord du vide. On referme la porte un grand frisson d’absence nous pointille la chair ! |
![]() Mon été m’a trouvée prête à mûrir nos fruits, dans un ventre arrondi, devenu nid d’amour. Les fleurs de tes baisers ont caressé ma peau. Tout était rayonnant dans la chaleur des jours ! Une maison de calme, parsemé de moments, que l’on prend à plein cœur, où tout se multiplie, grands et petits-enfants ! |
![]() Ne me parlez pas de l’hiver ! et pourtant j’y suis déjà entrée. Je veux le vivre aussi. Tu m’insuffles toujours, l’amour qui nous fait vivre ! Mon visage se ride, mais tu ne le vois pas. Jusqu’à mes cheveux blancs que je veux ignorer. Je pourrais être blonde comme à mes plus beaux jours, mais je veux vivre mes saisons, le plus loin qu’il est possible ! Sans poignées de pilules pour prolonger le temps, rester moi, jusqu’au bout, rester nous éternellement ! |