extrait de « A cœur de terre »  © Les Adex 1999
Evelyne Sidibé 
J’aime tant le soleil
Au bruissement d’abeilles,
Celui qui vient, réveille
Des bulles d’eau sucrée
Au fond des pots de miel
Alignés au grenier,
J’aime sa transparence
Des matins transhumance
Quand au-dessus des brumes
Il ouvre son agrume,
J’aime tant sa lumière
Sur le blanc des carrières,
Quand il se cristallise
Aux flèches des églises,
J’apprécie tant sa course
De chevelure rousse,
J’aime les grains qu’il jette
Sur ma peau qu’il mouchète…

Mais voilà qu’on endigue
Notre plaisir de figue,
Notre repos de sable,
Nos bras nus sur la table.
La lumière est tachée
Car la-haut, bien plus haut que notre ciel de traîne
s’altère le cadeau de la chaleur sereine…
J’aime tant le soleil
Qui fait l’ombre et la veille…